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Une étude menée par MMA sur les comportements au volant au cours des dix dernières années révèle une augmentation notable des pratiques dangereuses chez les actifs, particulièrement lors des trajets professionnels. Ces comportements, amplifiés par la dépendance aux outils numériques et des pressions liées au travail, présentent des risques accrus pour la sécurité routière.
Pour les 10 ans de son étude sur le risque routier professionnel*, MMA a interrogé les Français sur leurs comportements au volant lors de leurs déplacements professionnels. Les résultats de l’étude révèlent qu'à peine plus d'un quart des actifs est conscient que le risque routier constitue la principale cause d'accidents mortels au travail. Ils dévoilent également une augmentation des comportements dangereux sur la route.
Usage croissant du téléphone au volant
Le téléphone reste l’une des principales sources de distraction. En 2023, 80 % des actifs ont admis recevoir des appels en conduisant, une hausse de 7 points depuis 2015. Plus alarmant encore, 74 % affirment passer eux-mêmes des appels en conduisant (+14 points). Les SMS et les notifications ne sont pas en reste : 57 % des conducteurs lisent des messages en roulant (+4 points), tandis que 48 % prennent le risque d’en écrire (+6 points). Ces chiffres traduisent une banalisation de l’usage du téléphone au volant, malgré ses dangers évidents.
Excès de vitesse : une habitude persistante
Sept actifs sur dix avouent dépasser régulièrement les limitations de vitesse, un comportement qui reste stable depuis plusieurs années. Cette pratique, bien qu’ancrée, est un facteur aggravant en cas d’accident, réduisant les marges de sécurité et augmentant les risques de collision.
La fatigue : un danger sous-estimé
La fatigue, souvent minimisée, représente un risque majeur. L’étude indique que 80 % des actifs conduisent alors qu’ils se sentent fatigués (+2 points depuis 2015), et 66 % reconnaissent avoir pris le volant en étant très fatigués. Pire encore, un tiers (33 %) des conducteurs admettent avoir somnolé au volant, et 60 % ne respectent pas la pause recommandée toutes les deux heures lors de longs trajets. Ces données mettent en lumière une négligence collective vis-à-vis des dangers liés à la somnolence.
Véhicules connectés : entre aide et distraction
Si les systèmes d’aide à la conduite et de navigation (comme les GPS et avertisseurs) sont largement adoptés, ils participent également à transformer le véhicule en « bureau mobile ». Un quart des actifs considèrent leur voiture comme un espace de travail secondaire, mélangeant productivité et danger. Cette tendance illustre le poids des exigences professionnelles, souvent au détriment de la sécurité.
Droit à la
déconnexion : un enjeu négligé
Seules 38 % des entreprises appliquent le droit à la déconnexion pendant les trajets professionnels. Ce chiffre révèle une absence de cadre clair pour protéger les salariés des sollicitations numériques incessantes, contribuant à la surcharge mentale et aux comportements à risque.
Une campagne de sensibilisation sur le risque routier professionnel
Ces résultats soulignent l’urgence d’une meilleure sensibilisation aux risques routiers et d’une adaptation des politiques en entreprise. Promouvoir des pratiques sécuritaires, renforcer le droit à la déconnexion et limiter l’usage du téléphone au volant sont autant de mesures nécessaires pour réduire les comportements dangereux et améliorer la sécurité sur la route.
À l'occasion des Journées de la sécurité routière au travail de cette année, MMA lance une campagne de prévention audio digitale intitulée "Quand on est pro, on ne joue pas au volant".
En savoir plus
Pour découvrir l'enquête MMA complète, cliquez ici.
Publié le 9 décembre 2024
Source : *Étude réalisée par l’Ifop pour l’assureur MMA auprès d’un
échantillon de 1 023 personnes effectuant des déplacements
professionnels au moins une fois par mois*, extraites d’un échantillon
de 3 126 personnes représentatif de la population active occupée
française selon la méthode des quotas. Questionnaire auto-administré en
ligne du 8 au 22 avril 2024.
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