La
démarche s'articule autour de trois grandes phases
: l'engagement de l'entreprise, l'étude
de l'activité de travail et l'évaluation
continue.
Engagement
de l'entreprise
Dans cette première phase, le conseiller de prévention
et le médecin du travail de la MSA répondent
à une sollicitation de l'ARACT. Après
un échange sur la faisabilité et l'intérêt
d'un tel projet dans l'industrie de la viande,
la MSA propose au directeur du site, au cours d'une
réunion de travail, un éclairage sur les enjeux
des TMS. C'est également un moment de sensibilisation
aux moyens disponibles pour agir efficacement dans la durée,
en passant notamment d'une gestion de la sécurité
à une approche globale de la santé au travail.
Au terme de cet échange, le principe d'une
implication des différentes parties est acquis. Le
projet est alors présenté au CHSCT. Au cours
de cette séance, la MSA contribue à faire
du lien entre le dispositif du projet et les préoccupations
des acteurs de l'entreprise. Enfin, une ultime rencontre
montrant l'engagement de la MSA à suivre cette
démarche conforte le chef d'entreprise dans
sa décision.
Etude
de l'activité de travail
La méthode proposée par les consultants ergonomes
est de réunir des acteurs pour échanger sur
le travail.
La méthodologie
présentée est la suivante :
• Identifier les problèmes rencontrés
en questionnant les opérateurs ;
• Rassembler les réactions après la
projection de vidéos sur la réalité
du poste ;
• Analyser les situations de travail ;
• Rechercher des pistes d'action puis les faire
valider par les opérateurs.
Dans
cette démarche de prévention qui favorise
l'initiative des opérateurs, le rôle
d'intervenant en santé au travail consiste
à :
• Mettre à la disposition de l'entreprise
l'état des connaissances pour mieux appréhender
les problèmes dans une forme accessible et concrète
;
• Souligner l'importance des compte-rendus qui
permettent de suivre et de soutenri les changements en cours
;
• S'assurer de l'appropriation de la démarche
par tous les acteurs du groupe de travail ;
• Mettre en place tout au long du projet des modalités
permettant de poursuivre l'action dans les meilleures
conditions ;
• Rassembler et diffuser l'ensemble des informations.
Evaluation
continue : qu'est ce qui a changé en 3 ans
?
Les résultats observés après un an
de conduite de la démarche montrent des changements
dans trois dimensions : humaines, organisationnelles et
techniques.
Des
nouvelles relations de travail s'installent grâce
à cette possibilité offerte d'échanger
des points de vue entre collègues, techniciens et
encadrement.
Des
changements dans l'organisation de travail. Parmi
les pistes d'action retenues par le groupe de travail,
des décisions de type organisationnel ont été
retenues :
• Un opérateur supplémentaire en début
de ligne pour dégraisser les morceaux et soulager
l'activité des autres opérateurs ;
• Deux opérateurs au lieu d'un sur le
poste de démontage de la bavette pour réguler
la charge ;
• Dans ce contexte, une plus grande polyvalence a
pu être mise en œuvre, permettant de passer de
1 à 20 opérateurs sur un même poste
en une semaine.
Cette
réorganisation s'est effectuée en maintenant
la cadence initiale située autour de 40 quartiers
à l'heure.
Des
changements d'ordre technique.
Sur un plan technique, des modifications sont décidées
pour diminuer la pénibilité physique des opérateurs
dont un investissement important avec la création
d'une passerelle mobile sur la chaîne d'abattage.