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Certains types de travailleurs doivent prévoir une protection des jambes spécifique lors des travaux effectués, c’est notamment le cas pour le travail avec une tronçonneuse ou d'hyper sollicitation des membres inférieurs comme les professionnels qui travaillent à genoux.
Les principaux risques sont les troubles musculo-squelettiques (TMS) des membres inférieurses et les risques de coupures aux jambes.
Les troubles musculo-squelettiques (TMS) des membres inférieurs
Ils entrainent des maladies professionnelles (MP) dues à une pathologie d'hyper sollicitation :
- Cheville et pied
Station prolongée sur la pointe des pieds : Tendinite achilléenne >> MP 57 E - Genou
Appui prolongé sur le genou : Hygroma (ou bursite) du Genou >> MP 57 D
Position agenouillée ou accroupie prolongée : Lésions méniscales >> MP 79
Position accroupie prolongée : Compression nerf Sciatique Poplité Externe >> MP 57-D
En particulier, l'hygroma du genou est du à une augmentation progressive et lente de volume d'une bourse séreuse due à des microtraumatismes répétés du fait des postures prolongées sur le genou lors de le pose de carrelage, de tapis ou de planchers. Cette pathologie entraine au minimum une gêne mais aussi souvent des douleurs chroniques et parfois une surinfection nécessitant une opération. Carreleurs, étancheurs, parqueteurs, poseurs de revêtement de sols, plombiers, électriciens.... nombreux sont les ouvriers du bâtiment ou de la maintenance ayant des activités qui les conduisent à être en situation prolongée à genoux : environ 300 000 personnes en France sont exposées à ce risque de traumatismes cumulatifs.
Utiliser des protections spécifiques individuelles pour les genoux réduit le risque d’hygroma : il convient de porter des genouillères ou d'utiliser des supports siège-genou lorsqu'il est nécessaire de travailler à genoux.
Il existe deux types de genouillères qui protègent contre l'apparition d'hygromas du genou :
- Genouillères indépendantes, constituées de coussinets souples solidaires d'un support, maintenues sur le genou à l'aide le plus souvent de lanières ou de courroies ou sangles élastiques.
Elles disposent généralement d’une forte coquille de caoutchouc moulé avec intérieur mousse ou mousse intégrale en polyuréthane qui amortit et absorbe les chocs et est munie de reliefs antidérapants. - Genouillères intégrées, par l'intermédiaire d'une poche genoux adaptée, dans un pantalon de protection (concept HYGROVET de l'INRS). Elles sont fixes ou amovibles, (et dans ce dernier cas, faciles à mettre en place et à enlever), et évitent la pénétration de graviers et autres pulvérulents.
Une genouillère efficace doit présenter plusieurs qualités :
- Répartir les pressions de contact au niveau de genou
- Réagir à de faibles sollicitations exercées sur le genou
- Revenir rapidement à l'état antérieur lorsque la sollicitation cesse ou diminue
- Apporter une marge d'élasticité suffisante pour absorber des chocs éventuels.
Les genouillères doivent porter le marquage CE et doivent être conformes à la norme EN 14404 «Equipements de protection individuelle – Protection des genoux pour le travail à genoux» :
- de Type 1 : « protections adaptées à des sols plats où les objets de 1cm de haut ne sont pas un danger courant »
- de Type 2 : « protections insérées dans des poches ou fixées en permanence sur les jambes des pantalons. »
Pour la protection et stabilisation de la cheville dans les conditions particulières liées à l'exercice professionnel sur sol très irrégulier (chantiers BTP, exploitations forestières …), des chevillières ligamentaires (en néoprène…) aident au maintien du pied en complément de la chaussure adaptée et évitent tendinites et entorses.
Les coupures aux jambes
Elles sont fréquentes et peuvent être graves (section de l’artère fémorale) pour les travailleurs dont les jambes sont exposées à des projections vulnérantes, les travailleurs occupés au dessablage de pièces de fonderie, mais surtout les travailleurs occupés à des travaux à l’aide d’une tronçonneuse à chaîne, tels l’élagage et l’abattage d’arbre.
Pour un bûcheron, l’un des risques principaux est la coupure par la chaîne de tronçonneuse en mouvement, essentiellement au niveau de la jambe ou du pied.
Le port de pantalons ou jambières anti-coupure est indispensable pour réduire ce risque. Elles existent sous diverses formes : pantalons, salopettes et jambières pouvant s’enfiler par dessus un pantalon en tissu pour un usage occasionnel (fixation par ceinture réglable en hauteur, fermetures à glissières en bas de chaque jambe). Un pantalon ou jambière de sécurité contient plusieurs couches de textile synthétique très résistantes qui, en cas de contact avec la chaîne, la freinent puis la bloquent par accumulation des fibres sur le pignon d’entraînement de la tronçonneuse.
La norme EN381-5 (Juillet 1995) régit ces protections : « Vêtement de protection pour utilisateurs de scies à chaîne tenues à la main. Partie 5 : Exigences pour protège-jambes. »
Ce sont des EPI de catégorie 2 : risque intermédiaire
Définition de 3 types de protège-jambes (nature de la protection), qui se différencient par la zone recouverte de tissu anti-coupure :
- Type A : la protection couvre la face avant du pantalon ainsi que 5 cm à l’extérieur de la jambe gauche et 5 cm à l’intérieur de la jambe droite,
- Type B : outre la face avant, elle couvre 5 cm à l’intérieur et à l’extérieur de la jambe gauche et 5 cm à l’intérieur de la jambe droite.
- Type C : la protection couvre la totalité du pourtour de la jambe.
Le pantalon de type C assure la meilleure protection mais est plus lourd et plus rigide que les autres. Il est à recommander pour les utilisations les plus dangereuses : par exemple chez les personnels intervenant sur des chablis, des utilisateurs non professionnels ou dans des conditions extrêmes tel que le travail en hauteur (élagueurs) ou sur forte pente.
Définition de 3 classes de protège-jambes (vitesse d’essai de la chaîne) :
- Classe 1 : vitesse d’essai de 20 m/s
- Classe 2 : vitesse d’essai de 24 m/s
- Classe 3 : vitesse d’essai de 28 m/s
Un pantalon ou jambière dont le tissu de protection a été coupé ne doit pas être réparé mais remplacé car il a perdu sa capacité anti-coupure, et il est impératif de suivre les consignes de lavage du fabricant pour ne pas altérer les couches de fibres protectrices.
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